Le constructeur chinois BYD (Build Your Dreams) continue de bouleverser le marché européen du véhicule électrique avec des modèles toujours plus ambitieux. Le BYD Tang, SUV familial haut de gamme, en est l’exemple parfait. Doté d’une batterie massive de 108,8 kWh, d’un système de gestion thermique intelligent et d’une pompe à chaleur performante, il promet jusqu’à 530 km d’autonomie WLTP. Mais que vaut réellement ce grand SUV sur la route ? Entre performances techniques, consommation réelle et confort d’usage, voici une analyse complète.
Une batterie de 108,8 kWh taillée pour la route longue distance
Sous son design massif et ses lignes affirmées, le BYD Tang cache l’une des plus grandes batteries du segment.
Sa capacité utile de 108,8 kWh permet d’alimenter deux moteurs électriques, offrant une transmission intégrale et une puissance cumulée dépassant 500 ch sur certaines versions.
Cette batterie n’utilise pas de cellules lithium-ion traditionnelles mais la technologie “Blade Battery” propre à BYD, basée sur la chimie LFP (Lithium-Fer-Phosphate).
Cette conception augmente la stabilité thermique et la durabilité de la batterie tout en réduisant les risques liés à la surchauffe. En pratique, elle supporte davantage de cycles de charge et se montre plus résistante dans le temps que la majorité des batteries concurrentes.
Grâce à cette innovation, le Tang offre une autonomie théorique WLTP de 530 km, ce qui le place parmi les SUV familiaux les plus endurants du marché, au même niveau qu’un Tesla Model X ou un Mercedes EQE SUV sur le plan énergétique.
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Autonomie réelle : des performances solides mais contrastées selon le trajet
Sur le papier, les 530 km affichés séduisent. Cependant, comme pour tous les véhicules électriques, l’autonomie réelle varie selon les conditions de conduite.
En conduite urbaine, le BYD Tang tire profit de son freinage régénératif et de la gestion optimisée de l’énergie : on atteint alors environ 520 à 530 km sans grande difficulté.
Sur un trajet mixte, mêlant autoroutes, routes secondaires et zones périurbaines, l’autonomie descend aux alentours de 400 km, un chiffre plus représentatif d’un usage quotidien réaliste.
En revanche, sur autoroute à vitesse stabilisée, la consommation peut grimper au-delà de 25 kWh/100 km, réduisant l’autonomie à 350 km environ selon la température et le style de conduite.
Ces données restent néanmoins très correctes pour un SUV de plus de 2,4 tonnes, capable d’accueillir jusqu’à 7 passagers et offrant un confort de haut niveau.
Une pompe à chaleur performante pour préserver l’autonomie en hiver
L’un des points forts du BYD Tang réside dans la présence d’une pompe à chaleur de série.
Ce dispositif permet d’optimiser le rendement énergétique du système de chauffage et de climatisation. Contrairement aux résistances classiques, la pompe à chaleur consomme beaucoup moins d’électricité pour réguler la température de l’habitacle.
En pratique, cette technologie améliore la consommation par temps froid de 10 à 15 %, limitant la chute d’autonomie souvent observée en hiver sur les véhicules électriques.
Elle fonctionne en complément d’un système de gestion thermique intelligente qui réchauffe ou refroidit la batterie selon les besoins pour maintenir un rendement optimal.
Résultat : même dans des conditions de température négative, le Tang conserve une autonomie supérieure à 400 km, là où d’autres SUV électriques peuvent perdre jusqu’à 30 % de leur capacité.
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Temps de charge : entre puissance et patience
Si le BYD Tang impressionne par sa batterie, celle-ci demande naturellement du temps pour se recharger.
Sur une borne rapide en courant continu (DC), la puissance de charge peut atteindre 120 kW, permettant de passer de 30 à 80 % en environ 30 minutes.
Sur une borne domestique 11 kW en courant alternatif (AC), une charge complète nécessite un peu plus de 10 heures.
Ces chiffres, sans être parmi les meilleurs du marché, restent cohérents pour une batterie de cette capacité. BYD mise davantage sur la stabilité de la recharge et la durabilité de la batterie que sur la vitesse brute, ce qui reflète une approche plus pragmatique que celle de Tesla ou Hyundai.
Un SUV familial spacieux et hautement équipé
Le BYD Tang n’est pas qu’une vitrine technologique : c’est aussi un véritable SUV familial.
Ses 7 places permettent d’accueillir confortablement les passagers, tandis que son habitacle est soigné, avec des matériaux de qualité, un grand écran central rotatif et une interface complète compatible avec Apple CarPlay et Android Auto.
L’insonorisation est particulièrement réussie, même à haute vitesse, grâce à une isolation phonique renforcée et à la motorisation électrique silencieuse.
Les suspensions, bien que fermes, assurent une bonne stabilité en courbe et un confort de roulage équilibré, adapté aux longs trajets.
BYD : un constructeur chinois en pleine ascension
Le succès du Tang s’inscrit dans la montée en puissance de BYD, devenu en 2024 le premier fabricant mondial de véhicules électriques devant Tesla.
Le groupe contrôle l’ensemble de sa chaîne de production — batteries, moteurs, électronique —, ce qui lui permet de réduire les coûts et d’assurer une maîtrise technologique complète.
En Europe, BYD développe progressivement son réseau, avec des modèles comme l’Atto 3, la Seal et la Han, mais le Tang reste celui qui illustre le mieux la maturité du savoir-faire chinois sur le haut de gamme.
Une concurrence européenne encore difficile à battre
Face au Tang, les rivaux européens ne manquent pas. Le Mercedes EQE SUV, le BMW iX3 ou le Volvo EX90 se montrent plus raffinés en matière de finition, mais bien plus chers à l’achat.
Le Tang, proposé à partir de 69 990 €, offre un rapport équipement/autonomie/prix difficile à égaler dans cette catégorie.
Sa seule faiblesse réside dans son réseau encore limité en Europe et dans un logiciel embarqué parfois perfectible, bien que régulièrement mis à jour.