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Renault Austral : malgré le lifting, il reste loin derrière le Peugeot 3008 en ventes

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Le Renault Austral, censé incarner le renouveau du constructeur français sur le segment des SUV compacts, traverse une période compliquée. Malgré un restylage récent et une montée en gamme assumée, le modèle n’a toujours pas trouvé sa place face au Peugeot 3008, qui reste la référence du marché. Entre stratégie confuse, concurrence interne et absence de version électrique, l’Austral peine à décoller là où le 3008 continue de séduire.

Peugeot garde l’avantage sur un segment ultra-concurrentiel

Le duel entre Renault et Peugeot se joue sur tous les fronts, mais c’est dans la catégorie des SUV compacts que la bataille est la plus rude.
D’un côté, le Peugeot 3008, modèle emblématique du constructeur sochalien, continue d’enchaîner les succès. De l’autre, le Renault Austral, pourtant plus récent, reste en retrait.

En 2025, les chiffres sont parlants : alors que le 3008 a dépassé les 30 000 immatriculations en France depuis janvier, l’Austral n’en totalise qu’environ 14 000. Le différentiel s’explique par la notoriété du 3008, mais aussi par sa capacité à évoluer avec son temps.
L’arrivée du e-3008 100 % électrique a donné un nouveau souffle à la gamme, tandis que l’Austral reste limité à des motorisations hybrides.

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Un restylage séduisant mais sans effet sur les ventes

Pour relancer l’intérêt autour de son SUV, Renault a dévoilé au printemps 2025 un Austral restylé au design affiné et à la présentation plus valorisante. La face avant a été retravaillée, les feux redessinés et le système multimédia OpenR Link amélioré avec de nouvelles mises à jour connectées.

Mais malgré ces améliorations visibles, la dynamique commerciale ne suit pas. Les livraisons ont pris du retard, les concessions ont connu des ruptures temporaires, et la clientèle, déjà sollicitée par le Symbioz ou le Scénic E-Tech, n’a pas clairement perçu la valeur ajoutée de ce lifting.
Les ventes continuent de baisser, avec un recul de près de 30 % par rapport à l’année précédente.

L’ombre du Symbioz, un concurrent venu de la même maison

L’un des paradoxes de Renault, c’est d’avoir lancé un SUV qui vient concurrencer directement un autre modèle de sa propre gamme.
Le Renault Symbioz, plus compact et plus accessible, attire une grande partie des acheteurs potentiels de l’Austral.

Avec son prix d’entrée à 29 900 €, une motorisation hybride de 160 ch et une habitabilité familiale, le Symbioz coche toutes les cases d’un SUV équilibré. Il affiche déjà près de 24 000 immatriculations sur neuf mois, contre à peine 15 000 pour l’Austral.
Résultat : le succès du nouveau venu détourne logiquement une partie de la clientèle de l’Austral, qui se retrouve coincé entre le Captur en dessous et le Scénic E-Tech au-dessus.

Un positionnement haut de gamme mal compris

L’Austral se veut plus sophistiqué que ses rivaux directs, avec un intérieur très soigné, une conduite silencieuse et des aides à la conduite de haut niveau.
Mais cette orientation premium a un coût : le ticket d’entrée dépasse désormais 41 000 €, car Renault a supprimé ses motorisations d’accès.

Les anciennes versions mild hybrid de 130 et 160 ch ont été abandonnées, laissant uniquement le full hybrid de 200 ch au catalogue. Cette décision, censée renforcer l’image qualitative du modèle, a paradoxalement limité son attractivité.
De nombreux clients, déjà confrontés à une inflation automobile généralisée, préfèrent se tourner vers des modèles plus abordables voire vers le Peugeot 3008 ou le Toyota Corolla Cross, tous deux mieux placés sur le rapport prix-prestations.

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Le 3008 : clarté, cohérence et anticipation

Le secret du succès du Peugeot 3008 tient à la clarté de sa stratégie. Le modèle reste le seul SUV compact du constructeur, encadré par le 2008 et le 5008.
Cette hiérarchie simple rend la lecture de la gamme évidente pour le client, contrairement à Renault, dont l’offre se chevauche entre plusieurs SUV proches en taille et en tarif.

Le nouveau 3008 repose sur la plateforme STLA Medium de Stellantis, compatible avec l’hybridation et l’électrique. Son habitacle profite d’une présentation plus moderne, d’un i-Cockpit repensé et d’une autonomie électrique dépassant les 500 km sur certaines versions.
En intégrant une dimension technologique et écologique plus aboutie, Peugeot a pris une longueur d’avance que Renault ne pourra rattraper qu’avec l’arrivée d’un Austral 100 % électrique, prévue au plus tôt en 2026.

Renault compense en volume global, mais pas en image

Si l’Austral ne brille pas individuellement, Renault reste très bien placé globalement.
En additionnant les ventes de l’Austral, du Symbioz, de l’Arkana, du Scénic et du Captur, le constructeur dépasse 50 000 immatriculations dans la catégorie des SUV en France, soit un volume supérieur à celui de Peugeot.

Cependant, cette force en nombre ne suffit pas à construire une image claire. Là où Peugeot bénéficie d’un modèle emblématique, Renault souffre d’une dispersion de son offre. Chaque SUV attire un public différent, mais aucun ne s’impose comme la vitrine technologique ou stylistique de la marque.
L’Austral, censé jouer ce rôle, n’a pas encore trouvé le ton juste.

L’électrification : un virage encore manqué

L’absence de version 100 % électrique reste l’un des points faibles majeurs de l’Austral.
Sur un marché où les ventes d’hybrides et d’électriques progressent à grande vitesse, ne pas proposer d’alternative zéro émission devient un handicap.

Le futur e-Austral, actuellement en développement, reposera sur la même base que le Scénic E-Tech et pourrait offrir jusqu’à 500 km d’autonomie.
Mais d’ici là, le Peugeot e-3008, déjà disponible, aura consolidé son avance et renforcé la fidélité de sa clientèle.

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Austral 2025 : un SUV solide, mais en quête d’identité

Malgré des qualités indéniables confort, qualité de finition, sécurité et technologie embarquée — le Renault Austral 2025 reste un SUV en quête d’identité.
Son positionnement trop proche du Symbioz brouille son image, tandis que son tarif le place face à des concurrents plus attractifs.

Pour espérer relancer la dynamique, Renault devra clarifier sa gamme, réintroduire une version plus abordable et accélérer l’arrivée d’une motorisation 100 % électrique.
Sans cela, l’Austral risque de rester dans l’ombre du 3008, devenu bien plus qu’un simple SUV : une référence du marché français.

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