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Vers un contrôle technique plus sévère en 2026 : ce qui va changer

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Le contrôle technique français s’apprête à franchir une nouvelle étape en 2026. Entre renforcement des vérifications, sanctions accrues et mesures européennes débattues, de nombreux automobilistes s’inquiètent déjà de ce durcissement. Derrière ce calendrier, plusieurs réformes visent à mieux encadrer la sécurité et les émissions, mais elles suscitent aussi une vive défiance.

Contrôle technique 2026 : des vérifications plus poussées

Dès janvier 2026, le contrôle technique inclura une vérification obligatoire des rappels constructeurs. Concrètement, si un véhicule concerné par une campagne de rappel grave – comme celle liée aux airbags Takata – n’a pas été réparé, il sera automatiquement placé en contre-visite avec défaillance critique.
Cette mesure fait suite à plusieurs incidents impliquant des véhicules rappelés mais jamais réparés. L’objectif affiché est clair : empêcher la circulation de voitures présentant un risque mécanique ou structurel avéré.

En parallèle, le ministère des Transports a confirmé que les centres de contrôle pourront désormais être sanctionnés. En cas de manquement à la réglementation ou de laxisme dans la validation d’un véhicule défectueux, une amende administrative pouvant atteindre 1 500 euros pourra être infligée au centre. Une manière de responsabiliser l’ensemble de la chaîne, du contrôleur à l’automobiliste.

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Vers un contrôle annuel pour les véhicules de plus de 10 ans ?

L’Union européenne avait envisagé d’imposer un contrôle technique chaque année pour les véhicules de plus de dix ans. Si cette mesure ne sera pas appliquée immédiatement en France, elle reste à l’étude à Bruxelles.
En mai 2024, la France a exprimé ses réserves par la voix des ministres Philippe Tabarot et Benjamin Haddad, considérant cette réforme comme disproportionnée. Selon eux, un contrôle annuel alourdirait inutilement les charges des ménages sans véritable bénéfice en matière de sécurité.

Cette idée continue pourtant de diviser. Pour certains défenseurs de la sécurité routière, les véhicules anciens nécessitent un suivi plus rapproché, notamment en raison de la corrosion et de l’usure mécanique. Pour d’autres, cette obligation serait perçue comme une mesure punitive déguisée, frappant davantage les foyers modestes ou ruraux qui roulent encore avec des voitures âgées.

Inquiétudes et contestations des conducteurs

Sur le terrain, les réactions sont vives. De nombreux automobilistes dénoncent un durcissement perçu comme injuste.
Paul, auditeur de RMC, confie ne plus présenter sa voiture au contrôle depuis plusieurs années : « C’est terminé, je ne le fais plus ! ». Un témoignage qui illustre la méfiance croissante envers un dispositif jugé coûteux et contraignant.

Audrey, secrétaire médicale, témoigne également de la charge financière que représente le contrôle : « L’an dernier, j’ai payé 1 500 euros de réparations avant le passage, et 1 000 euros supplémentaires pour la pollution. C’est aberrant ! ».
Ces propos reflètent une réalité : certains véhicules anciens nécessitent des travaux coûteux pour satisfaire les normes antipollution, sans que cela améliore réellement leur sécurité sur route.

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Le contrôle anti-pollution, une mesure controversée

Le contrôle anti-pollution, introduit en 2019, continue d’alimenter les critiques. Beaucoup estiment qu’il n’a pas de lien direct avec la sécurité routière. Pour les professionnels, il s’agit avant tout d’une contrainte réglementaire imposée par Bruxelles.
Pourtant, les autorités le défendent en soulignant que les émissions polluantes des véhicules anciens représentent plus de 40 % des particules fines émises par le parc automobile français, selon l’ADEME.

Ce durcissement vise donc aussi à préparer l’arrivée de zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes agglomérations. Un véhicule qui échoue au test pollution pourrait, à terme, être interdit de circulation dans certaines zones urbaines.

La position des professionnels du contrôle technique

Même du côté des centres agréés, la perspective d’un contrôle annuel ne fait pas l’unanimité.
Pierre Chasseray, président de l’association 40 millions d’automobilistes, rapporte : « J’ai contacté plusieurs patrons de centres, et aucun n’est favorable à un passage annuel. Ce n’est pas une demande de la profession. »

Selon lui, il serait plus utile d’utiliser le contrôle technique pour vérifier le bon fonctionnement des aides à la conduite, comme le freinage automatique ou l’alerte de franchissement de ligne, qui provoquent parfois des incidents.
« Le contrôle doit évoluer, oui, mais en lien avec la technologie actuelle. Les véhicules modernes ont besoin d’une évaluation adaptée, pas d’une répétition inutile tous les douze mois. »

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